Depuis janvier 2024, le Grand Bleu accompagné de la Compagnie dans l’arbre a investi le lycée St Vincent de Paul de Loos afin de mener le PEPS. Trente élèves de terminale STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués) accompagnés de leur professeur Hélène Chappée, ont bénéficié de ce projet ainsi que d’un véritable parcours du spectateur.
Le PEPS qu’est-ce que c’est ?
Le PEPS (Parcours d’Éducation, de Pratique et de Sensibilisation) est un dispositif des Hauts-de-France visant à permettre à des classes de lycée de sortir du programme du socle commun initial et de bénéficier d’initiatives artistiques et culturelles en menant un projet sur la durée avec un.e artiste.
La compagnie dans l’arbre :
La compagnie dans l’arbre est une compagnie de théâtre professionnelle. Elle construit un théâtre actuel, au croisement de l’intime et de l’universel. Mêlant l’écriture contemporaine à un théâtre visuel, ils affirment la volonté de creuser un langage poétique ouvert à tous. Leur rapport à l’intime, et plus particulièrement à la parole intime est également au centre de leur cheminement artistique. Chacun de leurs projets trouve sa source dans des témoignages, réflexions, mots d’adolescents qui sont récoltés puis réinventés en matière théâtrale par des auteurs et autrices qui les accompagnent.
Depuis quelques années, le détournement des lieux du quotidien et la réappropriation de l’espace public sont au centre de leur travail. Ils amenent les spectateurs à faire un pas de côté pour changer de regard. Like me, une des créations de la compagnie, est une déambulation au sein d’une piscine en activité. Que ce soit au travers du théâtre d’objets, de l’écriture sur mesure, de la réappropriation de l’espace publique, leur souhait est de montrer un théâtre en train de se faire. Une histoire se construit à vue, dans laquelle chaque spectateur peut se projeter et rêver, tout en étant dans le présent de la représentation. Ce jeu trouble entre réalité et fiction est au centre de leur recherche artistique et nourrit nos créations.
Le projet expliqué par la compagnie :
Après des mois à rester cloitrés chez nous et à arpenter un rayon d’un kilomètre, on a tous envie et besoin d’ailleurs, d’espaces ouverts, de contrées lointaines. À défaut de pouvoir embarquer les lycéens pour un tour du monde, on aimerait les emmener faire un voyage dans les rues qu’ils connaissent par cœur. Poser un autre regard sur les rues qu’on arpente chaque jour. Redécouvrir ce qui nous entoure avec les yeux des autres. Écouter les mémoires des lieux du quotidien, imaginer leur futur. Construire une cartographie sensitive et affective du quartier.
Avec le projet Déviations Sonores, notre volonté est de partager avec les publics notre recherche artistique et de la poursuivre avec eux. En leur transmettant les codes de l’écriture, des outils pour illustrer de façon visuelle ou sonore, nous voulons leur apporter un espace d’expression plus vaste. À travers cet exercice de décalage poétique, nous souhaitons les amener à changer de regard sur leur environnement quotidien et se réapproprier l’espace public. À l’issue de cette semaine d’enregistrements de sons , d’interviews, et de travail graphique, les ados auront en main une carte sensible de leur quartier, visuelle et sonore, qu’ils pourront partager avec d’autres (famille, amis, …) lors d’une visite organisée.
Tout commence le jeudi 11 janvier avec le spectacle Alerte Blaireau dégâts de la Compagnie dans l’arbre. Plongés au sein d’un dispositif scénique circulaire, les 60 élèves présents se retrouvent au cœur de l’histoire, ils sont interpellés, impliqués.
« Sortir de l’adolescence. Rentrer dans la vie, la vraie. Galérer. Faire des vidéos sur YouTube pour dire la colère. Pour partager un combat important. Des convictions naissantes. Se prendre au jeu des clics, du putaclic, chercher les pouces levés. Se créer une communauté. Penser YouTube le matin, YouTube le midi, YouTube le soir. Penser à la prochaine vidéo. Être l’objet de commentaires. Sourire, toujours. Publier, toujours. Informer autrement. Être un journaliste non-diplômé sur le terrain. Être celui qui n’est pas assujetti au système, qui mène l’enquête en solo, décrypte le monde. Tourner. Investiguer. Se rêver lanceur d’alerte. Voilà : alerter. Traquer la vérité. Sa vérité. »
A l’issue de la représentation les élèves ont pu échanger avec Pauline Van Lancker, metteure en scène du spectacle, Marius Ponnelle le comédien, mais ont aussi fait la rencontre de Simon Dusart, à la fois scénographe du spectacle et intervenant pour les ateliers qui suivront. De retour en classe, les élèves ont mis sur le papier leurs souvenirs au travers de croquis.
Puis il est venu le temps des ateliers ! Du lundi 15 janvier au lundi 12 février, les élèves ont travaillé avec Simon Dusart, Marie Bourin et Antonin Vanneuville. Tout d’abord le moment de la rencontre, les présentations puis un échauffement pour briser la glace. Simon présente le projet, puis c’est le moment de brainstormer : quels sujets pourraient être abordés ? La thématique est trouvée, les différents lieux qui étofferont la carte également, le projet est lancé !
Trois groupes sont alors formés. Deux groupes travaillent les pastillent sonores avec Marie et Antonin, la récolte des témoignages, les mises en voix et un groupe travaille sur le graphisme de la carte avec Simon, choix des couleurs, illustrations, rien n’est laissé au hasard.
Vendredi 9 février, les élèves sont venus au Grand Bleu pour assister au spectacle Cataclysme, deuxième volet du diptyque proposé par la compagnie dans l’arbre.
« Quatre femmes, quatre rapports singuliers aux écrans, aux informations. Surgit un cataclysme. Ensemble elles racontent la fumée, l’odeur nauséabonde et persistante, la poudre dorée, l’alarme, l’inquiétude grandissante. Pour chacune, le besoin de comprendre, réagir, se rassurer, témoigner, s’engager. Mais qui croire ? Et où est la vérité ? Cataclysme est un récit poétique, contemporain, traversé de réalisme magique, questionnant nos choix et nos engagements quotidiens. »
A l’issu de la représentation, les élèves ont pu une nouvelle fois échanger avec l’équipe artistique. Simon Dusart, le metteur en scène, ainsi que les comédiennes : Lyly Chartiez-Mignauw, Geneviève de Kermabon, Florence Masure et Rebecca Tetens. Tout comme pour le spectacle Alerte Blaireau dégâts, les élèves ont ressorti leurs carnets de croquis et nous offrent de beaux souvenirs de cette représentation.
Enfin, lundi 11 mars, le moment tant attendu est arrivé ! C’est le moment de découvrir la carte, les enregistrements sonores et de montrer le travail aux autres élèves du lycée. Un beau moment de partage dans lequel tout le projet a été reparcouru.
Voilà donc le résultat de ce projet : la carte Voyager entre nature et pollution !