Les jeunes du festival Teenexters ont assisté à J’ai une épée de Léa Drouet au Studio Le Phénix de Valenciennes ce mardi 14 novembre. Metteuse en scène, Léa Drouet est depuis juin 2020 la nouvelle coordinatrice artistique théâtrale de l’Atelier 210 à Bruxelles.
Son théâtre explore un féminisme radical : le sien. “Faire du commun” voici le projet de Léa Drouet et de son équipe. Travail circulant entre l’installation, le théâtre et la performance, J’ai une épée met en avant son enquête sur l’enfance qui a débuté en 2021 avec Violences.
Léa Drouet nous questionne, elle explore l’enfance sous un autre angle. Une scénographie aux tissus pailletés apparaît sur scène et un voyage dans plusieurs récits débute. C’est elle qu’on voit sur scène, debout, calme, elle nous dit pourtant des horreurs. Inspiré des histoires que Léa et sa fille se racontent entres elles, J’ai une épée fait échos aux quotidiens d’assistants sociaux ou de journalistes qui croisent la route de ces jeunes perdus, abandonnés et isolés.
À 10 ans peut-on faire l’apologie du terrorisme ? Entre islamophobie institutionnelle, prétendue apologie du terrorisme ou abandon de l’école des mineurs non accompagnés, nous assistons à un véritable décryptage de l’école. Sans innocence ni naïveté, Léa Drouet dépeint une enfance vécue dans une France injuste, raciste et abjecte.
Nos institutions sont pourtant censées protéger et éduquer nos enfants. “C’est horrible, l’école renvoie à l’enfant la gestion de la violence” s’exclame-t-elle en fin de représentation. Formation, punition et répression : Léa Drouet balaie tout de sa cape pailletée.
“La maison brûle mais les enfants dansent dans le feu.” Grâce aux sons, à la poésie et aux paillettes, les sujets graves laissent pourtant un espace d’air d’une douceur indescriptible. Nous quittons la salle pour regarder différemment nos enfants, Léa Drouet nous y a emmené doucement en nous prenant par la main.
Emma Bevivino
Violence in schools : Léa Drouet tooks us by the hand
The Teenexters attended the show J’ai une épée by Léa Drouet at Studio Le Phénix in Valenciennes on Tuesday, November 14. Since June 2020, Léa Drouet has been the new theatrical artistic coordinator of Atelier 210 in Brussels.
Her theater explores a radical feminism: her own. “Create a common story” is the project of Léa Drouet and her team. Working between installation, play and performance, J’ai une épée highlights her investigation of childhood that began in 2021 with her play Violences.
Léa Drouet questions us, she explores childhood from another angle. A scenography with rows of glittering blocks appears on stage and a journey through several stories begins. It’s her that we see on stage, standing calmly, yet she tells us horrific stories. Inspired by the stories that Léa and her daughter tell each other, J’ai une épée echoes with the daily lives of social workers or journalists who cross paths with lost, abandoned and isolated young people.
At 10 years old can we glorify terrorism? Between institutional Islamophobia, alleged apology of terrorism or abandonment of the school of unaccompanied minors, we are witnessing a real decryption of the institution. Without innocence or naivety, Léa Drouet depicts a childhood which is lived in an unjust, racist and abject France.
Our violent institutions are supposed to protect and educate our children. “It’s horrible, school gives back violence to children » she says at the end of the performance. Conditioning, punishment and repression: keywords of our society, Léa Drouet sweeps everything with her glittery cape.
“The house burns but the children dance in the fire.” Sound, poetry and glitters: we’re all in. Plunge into childhood, these subjects are so serious yet leave an air of unspeakable sweetness. Once we leave the theater, we look differently at our children; Léa Drouet took us gently by the hand.
Emma Bevivino